A 23 ans, Thibault Napias, originaire de la région Provence-Alpes-Côte-d'Azur, est en première année de Brevet Professionnel des Métiers de la Piscine au Lycée Professionnel Léon Chiris de Grasse. Titulaire d’un Bachelor en Management et Événementiel du Sport, le jeune homme a choisi une voie totalement différente. Sans regrets.
Propos recueillis par Clémentine Voinchet
Pourquoi as-tu choisi de te réorienter et d’intégrer la formation de BP Piscine ?
J’étais en école de commerce lorsque la pandémie de Covid19 a touché le pays. A ce moment-là, c’était très compliqué de trouver un stage dans le domaine du management et de l’événementiel du sport, tout était à l’arrêt.
Mon père, qui possède une entreprise de piscines, avait besoin de main-d'œuvre. C’était en plein été, j’ai décidé de travailler avec lui momentanément. Finalement, j’ai fait une saison entière et contre toute attente, ça m’a beaucoup plu !
Une fois la saison terminée, j’ai eu besoin d’un moment de réflexion, je sentais que je voulais me former au métier de pisciniste. J'ai discuté avec mon père et ai pris la décision de terminer mes études de Management et d'Événementiel du Sport, avant de trouver une formation qui me permettrait de travailler dans le domaine de la piscine. De nos jours, c’est vraiment nécessaire de posséder un diplôme lorsqu’on récupère ou crée une entreprise. Après m’être renseigné, j’ai intégré le Brevet Professionnel des Métiers de la Piscine à Grasse et commencé mon apprentissage dans l’entreprise de mon père, Stef Piscine à Villeneuve-Loubet.
Avais-tu des a priori vis-à-vis du métier de pisciniste ?
Je voyais mon père travailler énormément, je me disais qu’il n’était pas souvent à la maison, je ne me rendais pas compte de ce qu’était son métier. J’avais des préjugés quant aux métiers manuels. Je voyais le métier de pisciniste comme un métier dur, qui nécessite de fournir un travail acharné. Je crois aussi que lorsqu’on est jeune, on s’imagine d’abord travailler dans un bureau, avoir un métier plus “ intellectuel ”, suivre des études plus poussées.. J’avais suivi ce schéma-là mais je me suis rendu compte de tous les avantages de ce métier manuel. Être à son compte, travailler pour soi, s’organiser comme on le souhaite, c’est un luxe.
Avant d’entamer mes études en Brevet Professionnel, j’ai fait pas mal de stages et de jobs étudiants et me suis rendu compte que le fait de travailler à l’air libre, c’est vraiment bien. On est pas enfermé, chaque jour est différent et on voit de nouvelles choses en permanence, on se déplace d’un site à un autre. C’est une chance !
En quoi consiste le métier de pisciniste ?
Je vois le travail de pisciniste comme une source de confort pour le client. Avoir une piscine chez soi, c’est censé apporter du plaisir, mais ça peut vite devenir complexe de l’entretenir sans aide extérieure. L’entretien d’une piscine demande du temps, le pisciniste est là pour faciliter la vie au client. Son rôle est de s’occuper de A à Z d’une piscine, de la construction à l’entretien. Mon but, c’est d’apporter un bien-être au client, qu’ils aient juste à profiter de leur piscine sans se soucier du reste. Nous, les piscinistes, on se charge de toutes les interventions, on s’occupe de résoudre les éventuels problèmes.
Qu’est-ce qui te plait dans ta formation et dans ton futur métier ?
A l’école, ce qui m’intéresse le plus, c’est tout ce qui concerne le traitement de l’eau. Cela nous permet d’être très pointilleux lors de nos interventions auprès des clients. Apprendre la chimie et maîtriser l’usage de tous les différents produits de traitement, c’est ce qui me plaît le plus. Au début quand on y connaît rien, c’est très compliqué, mais une fois qu’on a compris, cela devient des automatismes.
En entreprise, ce que je préfère, c’est toute la partie technique, l’entretien de la piscine. Tout ce qui est construction, on en fait énormément en hiver, avant la haute saison estivale. C’est très physique d’être toute la journée sur le chantier. Je préfère l’été, lorsque l’on s’occupe davantage de l’entretien, du dépannage et des réparations.
Ce n’est pas trop frustrant d’être entouré de piscines sans pouvoir en profiter ?
(rires) L’avantage, c’est qu’on voit de belles piscines et de belles maisons. On a de la chance d’avoir de bons clients, ici sur la Côte. C’est quand même un peu frustrant parce qu’on voit des lieux très très sympas, il y a des vues splendides. Mais bon, c’est le métier, c’est comme ça ! Les cuisiniers ne peuvent pas manger ce qu’ils cuisinent, pour nous, c’est pareil !
Comment vois-tu ton avenir de pisciniste ?
Après mon diplôme, je ferai de tout. Je vais exercer tous les métiers qui concernent la piscine, dès qu’on m'appellera pour quelque chose, construire une piscine, changer un revêtement, je répondrai présent. Je sais que je ne vais pas m’ennuyer.
Je me vois continuer de travailler dans l’entreprise de mon père, Stef Piscine, qui est basée dans la ville où je vis. Peut-être que plus tard, j’en reprendrai les rennes..